Léonard Desbrières, tout pour plaire.

Une édition hyper littéraire pour un critique de caractère.

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Rencontre avec Léonard Desbrières, un cadeau en avance de nous à vous.

Si, dans sa super newsletter Incipit, Léonard Desbrières reçoit les plus belles plumes de notre époque pour révéler les secrets de leur créativité… Pour Kessel, il passe de l’autre côté et répond à nos questions… Inc-eption !

Est-ce qu’il faut forcément habiter à St Germain des Prés pour faire partie du milieu littéraire ?

Léonard : Oula non, c’est même déconseillé ! Le mieux, c’est d’avoir sous la main quelques bonnes adresses pour les rendez-vous avec les éditeurs et les attachés de presse et de filer sans se retourner une fois que c’est fini. Pour retourner à la réalité.

Plus sérieusement, tu as donc lancé ta newsletter Incipit, tu peux nous en parler ?

Léonard : J’ai l’impression que la littérature française est en pleine effervescence. Une nouvelle vague révèle son talent aux yeux du monde et s’apprête à prendre le pouvoir. J’ai lancé la newsletter littéraire INCIPIT, pour mettre en avant la parole de cette nouvelle génération d'écrivains français bourrée de talent mais pas assez représentée à mon goût dans les médias. L’idée est de donner chaque mois un coup de projecteur sur une voix émergente de la littérature française en lui tirant le portrait et en la faisant dialoguer soit avec un autre écrivain soit avec une figure hors du sérail littéraire, artiste, acteur, sportif, chef(fe), pour faire naître une discussion d'un nouveau genre.

Est-ce que selon toi la littérature, c’était mieux avant ?

Léonard : Question piège. Donc pirouette. Pour avancer, il faut savoir parfois regarder en arrière.
Sans langue de bois, je crois que la littérature a encore de beaux jours devant elle et qu’elle va beaucoup nous surprendre.

Quel regard portes-tu sur la littérature actuelle ?

Léonard : La littérature, c’est une histoire de cycles, de querelles entre les anciens et les modernes. Et justement j’ai l’impression qu’on amorce un nouveau cycle, qu’on vit un moment charnière. Certains géants me fascinent. Malgré le temps qui passe, ils parviennent à rester au sommet de leur art. Leur souffle romanesque, leur style, leur compréhension de l’époque est intacte. D’autres n’ont pas cette chance et s'essoufflent. Pendant ce temps, une nouvelle génération émerge, elle a du talent, des idées, des convictions. Elle est prête à prendre le pouvoir.

Tu l’imagines comment le paysage littéraire, dans 10/15 ans ?

Léonard : La plupart des indicateurs sont au rouge. Le lectorat s’effrite, il vieillit. Et pourtant, je suis confiant. La littérature reste un refuge. On en viendra pas à bout comme ça. On sent même que la littérature cherche à muter pour conquérir un nouveau public, mieux répondre aux attentes de l’époque. C’est passionnant d’être un acteur de ce changement.

Quels sont les premiers bouquins que tu as lus ?

Léonard : Le Club des 5, Blueberry, Harry Potter, la collection Chair de Poule.

Le dernier ?

Léonard : La Langue des choses cachées, le nouveau Cécile Coulon qui sortira en Janvier.

Le dernier que tu as adoré ?

Léonard : Le Ministère du Futur de Kim Stanley Robinson. Un chef-d’œuvre par l’un des maîtres de la SF d’aujourd’hui.

La qualité que tu préfères chez un auteur ?

Léonard : L’imagination.

Le défaut que tu pardonnes le plus à un auteur / une œuvre ?

Léonard : Se louper, même dans les grandes largeurs, mais en essayant quelque chose de nouveau, en faisant preuve d’audace.

Celui que tu ne pardonnes pas ?

Léonard : Un mauvais début.

Le livre que tu aurais rêvé écrire ?

Léonard : Il y en a tellement ! Voyage au bout de la nuit, L’Etranger, La Tâche ou dans un tout autre style La Horde du Contrevent.

D’ailleurs, en dehors de ton métier de journaliste, tu écris toi ?

Léonard : J’écris des histoires dans ma tête mais je n’ai pas encore eu le courage de les coucher sur le papier. Quand tu passes ta vie à critiquer, c'est normal de se méfier.

Tu as des modèles ?

Léonard : Camus, Joyce Carol Oates, Florence Aubenas.

Quel est le programme pour la suite ?

Léonard : En novembre, INCIPIT a mis en lumière le premier roman de Benoît Coquil, Petites Choses. C’est un texte passionnant, inspiré d’une histoire vraie. Celle d’un voyage au cœur du Mexique pour découvrir un mystérieux champignon hallucinogène. On parlera de littérature et de paradis artificiels. On parlera aussi du potentiel médical de ce champignon magique ! Pour le mois de décembre, changement de décor : on verse du côté du polar et du récit d’anticipation.

L’auteur.ice que tu aimerais vraiment beaucoup recevoir ?

Léonard : Pierre Lemaître, Damasio, Florence Aubenas encore.

On surveille donc les prochains numéros d’Incipit. Merci Léonard !

Les coups de 💙 de… Léonard

Pour l’occasion, on a demandé à Léonard de nous dresser son podium de newsletters, souvenirs souvenirs de son métier de critique…

D’abord, le grand classique, Time To Sign Off. C’est chiadé, riche en infos, agréable à lire. C’est la NL emblématique et on comprend pourquoi. Sur la plateforme Kessel, j’aime beaucoup Préparez-vous pour la newsletter de Rose Lamy, pour sa plume acérée et l'importance du combat qu'elle mène. Enfin, j'aime une autre newsletter littéraire, "Livre Ouvert", lancée par Laurianne Melierre et son agence de rédaction Plume. C'est ce qui se rapproche le plus des interviews que j’aime lire dans les magazines.