🔗 Taxe foncière, Sapin et Nuremberg

Cette semaine, on vous raconte comment Donald Trump prend ses décisions, on vous parle aussi de la Chine qui veut taper le Japon, de la nouvelle idée de génie du gouvernement pour faire rentrer des sous et des sapins de Noël. Lisez néanmoins jusqu’à la fin pour revivre le procès des nazis. À dans cinq minutes ! 👀

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5 min ⋅ 21/11/2025

Trump est-il une IA de droite ou une droite de l’IA ?

via François-Xavier Petit

Ceux qui pensent encore que Trump n’est qu’un conservateur populiste ringard devraient actualiser leur logiciel et regarder la bête de plus près. Sa politique n’est pas qu’un retour au passé, c’est même peut-être l’inverse, à savoir une mise à jour agressive du réel, formatée par l’imaginaire d’un algorithmique binaire et malveillant.

Deux genres, deux camps, deux vérités, aucune zone grise : son monde s’organise comme un menu déroulant. Si vous n’êtes pas dans la liste, vous n’existez pas.

Son décret sur le “sexe biologique” lors de son investiture n’est pas seulement une offrande aux ultra-conservateurs et aux évangélistes. Il découle surtout d’une logique purement tech’, une extension logique d’un univers où les machines pensent pour nous. L’IA trie, polarise, corrige ce qui dépasse et Trump applique la même logique à la société.

Le plus effrayant, c’est que cette brutalité n’est pas un dérapage mais plutôt même une forme de cohérence. C’est la traduction politique d’un imaginaire numérique devenu dominant, où tout ce qui déborde gêne la moyenne. L’exception devient anomalie, la nuance une faiblesse et les idées divergentes, un bruit parasite. Tout doit être éliminé comme une faute de frappe dans un tableur Excel.

Alors oui, son gouvernement fonctionne comme un moteur de recherche en roue libre : classement binaire, suppression des résultats ambigus, recalcul permanent dès que la réalité résiste et des revirements diplomatiques qui ressemblent à des prompts mal rédigés. Cette idéologie est nouvelle, c’est celle d’une interface. Et elle tourne à plein régime.

Ce qui se joue désormais dépasse la politique : c’est la colonisation rampante de nos représentations par un mode de pensée machinique. Là où l’IA promettait de libérer la complexité, elle devient prétexte à gouverner par simplification brutale. Et à ce titre, Trump n’est pas un bug mais une nouvelle fonctionnalité.

Pour comprendre les enjeux de ce changement de paradigme et comment la tech façonne le monde de manière beaucoup forte qu’on peut imaginer, lisez la newsletter de François-Xavier Petit.

3 choses à dire à son médecin pour avoir un arrêt à savoir cette semaine

1. Gros coup de chaud entre le Japon et la Chine.

Il ne manquait plus que ça. Lors d’une session banale au Parlement japonais, la nouvelle Première ministre a rappelé qu’éventuellement et entre guillemets bien sûr, un envahissement de Taïwan par la Chine, pourrait être perçu comme une menace existentielle pour l’Archipel. On est assez loin de la déclaration de guerre ou de la menace frontale. Mais, pas pour l’Empire du Milieu qui a pris la mouche et menace carrément de sortir l’artillerie lourde avec des injures, menaces de décapitation (tant qu’à faire) ainsi que sanctions économiques et diplomatiques… Pourquoi ? Parce que selon Pékin, Taïwan n’est pas un sujet de débat, c’est une annexe nationale. Du coup, la tension grimpe, les navires de guerre tournent, les touristes chinois sont priés d’éviter l’Archipel (et les sushis). De son côté, Takaichi tient bon. Et pendant que la Chine menace, Donald Trump vend des armes à Taïwan pour plus d’un milliard. En clair : ça chauffe AUSSI en mer de Chine, et l’embrasement du monde ne semble tenir plus qu’à un tweet.

Tout va bien dans le meilleur des mondes et pour en être convaincu, lisez “l’Envers du globe” de Thierry Arnaud

2. Taxe foncière : prenez une douche, payez un loyer !

Vous pensiez que votre douche était là pour vous laver ? Erreur, c’est un mètre carré de plus à taxer pour Bercy. Alors qu’on aurait pu croire qu’avoir l’eau courante, une baignoire ou des toilettes chez soi n’était plus un privilège depuis Louis-Philippe, en 2026, ces “éléments de confort” vont officiellement peser plus lourd dans le calcul de la taxe foncière : jusqu’à 12,50 € le mètre carré… fictif. Oui, car à chaque baignoire ajoutée, Bercy ajoute 5 m² à votre surface imposable. Une douche ? +3 m². Un WC ? +2 m². Résultat : 7,4 millions de logements voient leurs caractéristiques enfin “mises à jour”, pour avoir eu l’audace de d’installer un lavabo depuis les années 70. Dans certaines zones, plus de la moitié des logements vont prendre plus cher que les autres (nos pensées pour nos amis de Haute-Corse). Et si vous estimez qu’un lavabo n’est pas un luxe, prouvez-le. Avec photos, certificats officiels, peut-être même un huissier qui vérifiera que votre mitigeur n’est pas doré. Pendant ce temps, la taxe foncière a déjà pris +37 % en dix ans mais rassurez-vous, la France devrait empocher 466 millions d’euros de recettes en plus. Soit moins que le dernier budget mercato de Liverpool. Mais en même temps, si vous pouvez tirer la chasse, c’est que vous êtes riches.

Tout ça, ainsi que de la prochaine crise économique liée au krack de l’IA, Laurent vous en parle mieux que moi dans Economix.

3. L’Arabie Saoudite OK pour la paix à Gaza tant que ça n’engage à rien de son côté

Mohammed ben Salmane est venu à Washington avec le sourire, des milliards et une condition vieille comme les négos de paix : la reconnaissance d’un État palestinien. Oui, Riyad veut bien rejoindre les accords d’Abraham… mais seulement si Israël fait un geste vers la paix. Autant dire : pas tout de suite. Petit rappel : ces accords, initiés en 2020 sous Trump, ont permis à plusieurs pays arabes (Émirats, Bahreïn, Maroc) de normaliser leurs relations avec Israël, sans passer par la case Palestine. MBS, lui, ne veut pas faire le saut sans minimum syndical diplomatique. En attendant, rassurez-vous, les affaires roulent. Vente de F-35, nucléaire civil, 600 milliards d’investissements promis et peut-être 1 000 selon Trump (quand il compte, tout est possible). Tout ça sans rien signer avec Israël. La normalisation ? On verra plus tard. Comme la Paix en fait.

Tout savoir au jour le jour sur le conflit Israelo-Palestinien, c’est vers Jérémie Renous qu’il faut se tourner.

Le débat de l’apéro : faut-il vraiment tuer un arbre pour fêter Noël ?

On pourrait penser que c’est un débat réglé à l’heure de la sobriété écologique. Spoiler : pas du tout. Un foyer sur cinq achète encore un sapin chaque année. Et derrière l’ambiance guirlande et chocolat chaud, le choix est tout sauf anodin.

Le sapin naturel ? Une culture agricole locale, certes, mais intensive, souvent dopée aux pesticides, qui grignote les sols et assoiffe les nappes phréatiques, particulièrement dans le Morvan.

Le sapin artificiel ? En plastique, souvent made in China, avec un joli petit parfum de pétrole et un bilan carbone qui ne s’améliore qu’au bout de vingt ans d’usage. Autant dire qu’il faut vraiment aimer le ressortir.

Et si on arrêtait de trancher entre deux fausses bonnes idées ? Sapin en bois, sapin recyclé, sapin DIY : il existe des alternatives plus futées, plus durables… et presque aussi jolies. Bref, derrière une question d’apparence festive, c’est tout un système de consommation qui s’invite sous le gui.

Pour vous en sortir face à ce choix épineux, on a peut-être la solution avec la newsletter “Bien ou Bien”

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Quel sapin pour vous cette année ?

Vous aviez un doute ? Voici ce qu’on voit depuis le sommet de la Tour Eiffel

par Maxime Blondeau

Pour les amoureux de la ville lumière et les amateurs de géographie.

⚪ En blanc, ce qu'on peut voir depuis le 3e étage de la Tour Eiffel
🔵 En bleu, un rayon de 90km autour de Paris.

En 1889, les cartographes Bourdon et Fernique se sont posé la question : que voit-on depuis le sommet de la Tour Eiffel? Et puisque que c'était leur métier, ils en ont fait une carte, pour l'Exposition Universelle.

Pour plus de détails, rendez-vous sur COSMORAMA, la newsletter des belles cartes et des explications qui vont avec.

La recommandation qu’il vous fallait : revivre le procès de Nuremberg

C’est le moment où l’Histoire passe au tribunal et où tout le monde sort son plus beau tailleur pour juger l’indicible. Le Crépuscule des Hommes, de Montesquiou, c’est exactement ça : Nuremberg raconté avec l’élégance d’un roman et les nerfs d’un reporter qui a vu trop de guerres pour encore croire aux récits propres.

Au centre : un photographe américain qui shoote les accusés comme s’il couvrait un mariage royal (sans la pièce montée). Autour : des nazis en costard, des journalistes en trench, des débats qui sentent la fumée froide et le whisky bon marché. Et au-dessus : une seule question, énorme : comment juger ce qu’on n’a même pas les mots pour décrire ?

Alfred de Montesquiou, reporter de guerre reconverti en romancier très sérieux, transforme ce procès en série HBO mentale : dialogues tendus, justice en slow motion, et une histoire d’amour planquée entre deux bombardements. Et c’est à lire avec ou sans whisky.

© Laetitia d'Aboville© Laetitia d'Aboville

Pour se procurer ce chef-d'œuvre paru aux éditions Robert Laffont, c’est ici.

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Par Kessel -

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