Cette semaine, on vous raconte comment le monde ne fait plus assez d'enfants, qu'une grand-mère de 80 ans fait des Ironman et comment nos impôts sont utilisés. Lisez jusqu’à la fin pour vous consoler au Kazakhstan. À dans cinq minutes ! 👀
via THOMAS VELDKAMP
Disons les choses clairement. D’un côté, plus personne n’écoute Emmanuel Macron. De l’autre, ceux qui nous ont promis une “bombe démographique” sont aux fraises. Un peu partout sur la planète, les berceaux se vident et les Ehpad débordent. Par exemple, en France, on fait autant de bébés qu’en 1806, avec Netflix et le bon gros stress de payer son T2 à 1300€ sans ascenseur en plus. Ailleurs, ce n’est pas beaucoup mieux. Le Japon s’éteint à petit feu, la Chine s’aperçoit que lever la politique de l’enfant unique ne déclenche pas d’orgie de poussettes et le Brésil préfère accueillir 7 millions de touristes que procréer.
L’humanité vieillit, les caisses de retraite se vident, et les gouvernements s’interrogent : comment relancer la natalité quand les jeunes galèrent déjà à se nourrir ? Disons le clairement, ce n’est pas fondamentalement le désir d’enfant qui s’effondre, c’est la foi dans l’avenir. On voudrait bien repeupler la planète, mais on n’a ni le temps, ni le toit, ni la santé mentale pour ça.
Pendant ce temps, l’Afrique continue de tirer la courbe vers le haut (seule zone où la démographie ne se demande pas si elle a “envie de se projeter”.)
Bref, la planète se divise entre ceux qui n’ont plus les moyens d’avoir des enfants, et ceux à qui on explique qu’ils en ont trop. Bref.
1. La pause café la plus chère de la Vème République
Le gouvernement a décidé de “suspendre” la réforme des retraites. Traduction : on ne l’annule pas, on ne l’applique pas, on la met sous cloche, le temps d’oublier qu’elle existe, au moins jusqu’à la présidentielle. L’âge reste donc bloqué à 62 ans et 9 mois, le monde il est content sauf que cette sieste nationale va coûter une fortune : entre 20 et 25 milliards d’euros. C’est le prix d’un silence social, payé à crédit par ceux qui bossent encore, bien sûr. Les économistes évoquent déjà deux options pour boucher le trou : augmenter les cotisations (traduction : moins de salaire net) ou geler les pensions (traduction : moins de retraite, mais plus longtemps). En clair, on reporte le problème, on maquille la facture, et on sourit devant les caméras. Le tout pour quelques mois de calme (personne n’y croit) avant le prochain incendie (au hasard, un emprunt record de 310 milliards pour 2026).
2. Vous risquez de vous faire pirater par procuration (ou par un ami qui vous veut du bien)
Vous pensiez que la menace venait d’un ado russe dans un hoodie noir ? Raté. Le danger, c’est souvent votre prestataire préféré, celui qui gère vos mails, vos serveurs, ou la clim de vos bureaux. Depuis Target en 2013 (40 millions de cartes bancaires envolées via un sous-traitant en ventilation), les hackers ont trouvé la combine : pourquoi s’introduire par la porte principale quand les partenaires laissent la fenêtre ouverte ? En 2023, plus de 60 % des incidents majeurs impliquaient un “tiers”. Un joli mot pour désigner le stagiaire du fournisseur IT qui n’a pas mis à jour son antivirus. Et comme dans toutes les bonnes tragédies modernes, l’effet domino fait le reste : un clic chez eux, un chaos chez vous. Résultat : données envolées, production paralysée, réputation au sol. Les experts recommandent d’auditer les partenaires critiques et de “cartographier les risques”. En Français : réfléchissez bien à qui vous filez les clés de la maison. Et peut-être, accessoirement, pensez à changer la serrure.
3. Un record tellement incroyable que c’est à peine croyable
Pendant que nous cherchons encore la motivation de sortir les poubelles et d’aller jusqu’à la boulangerie, Natalie Grabow vient de terminer l’Ironman d’Hawaï à 80 ans. Pour vous expliquer, c’est trois bornes de nage, 180 de vélo et un marathon à boucler avant l’heure limite. Alors oui, je vous le concède, c’est humiliant pour la moitié des trentenaires connectés à leur montre Garmin et pour le rédacteur de ces lignes. Motif d’espoir : elle a commencé le triathlon à 60 ans “par curiosité”, comme d’autres essaient les cours de céramique. “Je cours avec gratitude”, dit-elle. Nous, on marche à la mauvaise foi.
Question simple, réponse vertigineuse : en 2024, la France a collecté 1 501 milliards d’euros… pour en dépenser 1 670. Résultat, un déficit de 168 milliards, soit 5,8 % du PIB. La TVA, l’impôt sur le revenu et celui sur les sociétés font 72 % du total et ne suffisent même pas à payer les intérêts de la dette. À la fin du deuxième trimestre, celle-ci tutoie 3 400 milliards, 115 % du PIB, nouveau record du monde libre.
Avec 57 % de dépenses publiques dans le PIB, on bat presque tous les records du continent. Les Allemands dépensent moins, les Italiens ont serré les vis (même si c’est un peu en trompe l’oeil), les Suédois ont réformé, les Danois ont digitalisé. Nous, on s’en tient à l’optimisme budgétaire et aux promesses d’ajustement “après les prochaines élections”.
Cette semaine, on fait simple : un peu de croûte, un peu de zen. D’abord le pâté, celui qui a plus de style qu’un défilé Balmain, signé Stéphane Baury, finaliste du championnat du monde (oui, ça existe). Foie gras, ris de veau, figues, et une pâte dorée qui ferait pleurer un moine bouddhiste.
Ensuite, direction le Japon sans passeport : Ogata, Jugetsudo, Chakaiseki Akiyoshi… Le raffinement total, le thé servi comme un slow motion. On respire, on s’incline, on digère.
👉 La newsletter [Tribu]lations de Philou Darblay est à lire ici si vous avez faim de vie
par CDLT
“Voilà j’ai besoin de rigoler un peu, peut-être que vous aussi. Pour ça, quoi de mieux qu’un bon sujet bien clickbait : “Quel·le visioconférencier·ère chiant·e êtes-vous ?”
Ça c’est propre. Enfin, sale. Donc propre.
En plus, décortiquer l’enfer de la visio, vous le savez, c’est ma grande passion : j’ai déjà commis un article “Où télétravailler pour des visios qui font chier les collègues ?” en 2024 et “Les pires comportements en télétravail” en 2023. À l’époque où j’étais encore drôle.
Allez c’est parti. Qu’il soit tardi-, rétro-, Stalin- ou centi-, tout le monde va en prendre pour son grade.
Autant je défendrai le télétravail jusqu’à ce que mort s’ensuive… autant ladite mort risque, en ce qui me concerne ainsi que mes camarades vapoteurs·es, d’arriver plus tôt que prévu. Car il faut l’admettre, l’un des effets délétères du TT c’est que fumer n’est désormais plus circonscrit à “se cailler les miches en pause clope sur un coin de terrasse/trottoir avec les autres toxicos”. On peut désormais fumer tout le temps. Et donc… ben on fume tout le temps, c’est ça le pouvoir magique de la nicotine.
Cela dit, si on veut être précis, dans les papes de la vape, il y a plusieurs sous-catégories :
- Sam le hammam : Sam a investi dans une vapoteuse de compet, le truc ressemble à un talkie-walkie. Et quand Sam tire une bouffée de son bazooka (et on sent que l’exercice est sportif à ses joues qui se creusent et à la petite veine qui saille sur son front), il en souffle un fucking cumulonimbus qui vient lentement cumulonimber tout le cadre de visio, faisant progressivement disparaître Sam dans un brouillard parfumé au bubble gum.
- Cyrielle directionnelle : Cyrielle sait bien que bon, fumer en réunion ça fait depuis les années 80 que c’est plus trop accepté dans l’étiquette professionnelle. Dans une tentative de concilier addiction et bonnes manières, Cyrielle tire donc des petites taffes discrètes de sa vape, qu’elle expulse ensuite du coin de la bouche d’un jet puissant et ultra-ciblé dirigé vers le bas de l’écran. On salue le professionnalisme.
- Marcel Hors-Champ : Marcel, c’est un peu un ninja de la vape. Persuadé que personne ne voit son manège (alors qu’absolument tout le monde l’a capté), il sort à intervalles réguliers sa tête du champ de la caméra, pour effectuer une discrète et expéditive manœuvre aspiration-expiration, hop, très vu très connu mais on respecte l’effort.
Jean-Louis est là pourtant. Caméra allumée, yeux ouverts, micro activé. Mais l’esprit de Jean-Louis, lui, a pris un aller simple pour “tout sauf cette réunion éclatée”. L’esprit de Jean-Louis, il compare des grille-pains car le sien vient de lâcher, il répond à ses mails, il swipe sur Tinder, il regarde des vidéos satisfaisantes de gens qui émiettent des bombes de bain sur la version desktop d’Insta (ouais si vous avez moins de 30 ans ça risque de vous choquer, mais certains d’entre nous les ieuv on utilise WhatsApp et Insta en version DESKTOP la journée, c’est quand même fichtrement plus pratique). Les signes qui trahissent Jean-Louis ? Son regard, d’abord, qui n’est pas — comme il se doit — rivé vers sa propre image sur le côté de l’écran, mais flotte quelque part dans le vide. Son petit sourire fugace ensuite, qui révèle qu’il vient de voir un meme rigolo ou de lire une bonne vanne sur la durée du gouvernement Lecornu I, pile au moment où quelqu’un venait d’annoncer que les résultats de Q3 sont pas oufs. Son temps de réaction le trahit également, notamment les LONGUES secondes qui s’écoulent entre le moment où on lui pose une question, le moment où on le relance, et sa réponse (invariablement “tu peux répéter la question ?” suivie d’une excuse type “problème de son” dont on est maxi-dupes). Et enfin, ses hochements de tête réguliers pour faire genre il suit, qui sont complètement désynchronisés avec le contenu de la discussion. Jean-Louis, c’est comme un gréviste au Japon : il est là, certes, mais il signale à la terre entière que s’il pouvait, il serait pas là.”
Au cœur du Kazakhstan, là où le silence a remplacé les océans, s’élève Bokty, une pyramide de pierre sortie d’un autre âge. Immortalisée par le photographe Daniel Kordan, cette butte-témoin n’est ni montagne ni volcan, mais un vestige géologique sculpté par l’érosion et le temps. Dans cette plaine aride située sous le niveau de la mer, tout semble suspendu : la lumière, le vent, les siècles. Entre les broussailles, les chameaux et les scorpions, Bokty trône comme une cathédrale minérale, rappelant qu’il existe encore des endroits où la planète peint toute seule — sans retouche, sans filtre, sans humain.
À hyper vite dans HyperTextes.