🔗 Croissance, Mamdani et Robot Domestique

Cette semaine, on vous raconte comment l'élection du Maire de New York bouscule le monde politique mais aussi que la croissance française repart, que l'IA fait des heureux et qu'il faut se méfier des points de suspension... Lisez néanmoins jusqu’à la fin pour trouver votre robot à tout faire. À dans cinq minutes ! 👀

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6 min ⋅ 07/11/2025

Zohran Mamdani, nouveau visage de la gauche américaine (mondiale), vraiment ?

via Laurent Joffrin

New York a élu un maire de 34 ans, socialiste, musulman et propalestinien assumé. Si la gauche radicale s’enivre, à droite, c’est la panique et on hurle au bolchévique halal. En fait, dans cette histoire, la mesure est aux abonnés absents. Certains parlent même déjà de “tournant historique”, de “rupture idéologique”, et pourquoi pas, pendant qu’on y est, de “victoire quasi-messianique”. C’est vrai que cette victoire dans la ville de Trump, dans le temple de la Bourse est loin d’être anecdotique.

Sauf qu’ailleurs aux États-Unis, ce sont des démocrates bien sages, bien centristes, bien modérés et bien coiffés de pragmatisme qui ont gagné. Mamdani semble d’un coup moins un raz-de-marée idéologique qu’un joli contre-exemple très new-yorkais, à savoir, une anomalie tolérée par le système tant qu’elle reste confinée à Brooklyn. Du côte de son programme ? Un cocktail de promesses déjà vues dans n’importe quelle ville française gérée par un élu PS depuis 2001 : transports gratuits, encadrement des loyers, soutien aux épiceries associatives. Rien de bien subversif (sauf aux Etats-Unis évidemment).

Ce qui crispe un peu tout le monde, jusqu’à Barack Obama qui l’a soutenu du bout des lèvres, c’est le reste : son tropisme pro-palestinien bruyant, son silence gêné sur le Hamas et son flirt lexical avec l’intifada globale. Comme d’habitude, inacceptable pour les uns, rafraîchissant pour d’autres mais qui au final ne reflète qu’un symptôme : celui d’une gauche américaine en crise de repères, qui confond parfois position morale et politique publique. Alors oui, Mamdani est peut-être un symbole. Mais de quoi, au juste ? Vous avez 3h.

L’analyse de l’élection de Zohran Mamdami est lire sur Le Journal, la newsletter de Laurent Joffrin.

3 choses que vous ne pourrez pas acheter chez Shein à savoir cette semaine

1. La France redécolle mais personne n’a réservé de billet

Quand c’est bien, il faut le dire aussi. Et là, surprise : la croissance française fait mieux que prévu avec +0,5 % au troisième trimestre. Champagne ? Pas tout à fait. L’exploit vient surtout des exportations : avions, médicaments et missiles, nos classiques quoi. Les entreprises, elles, continuent d’investir (+0,9 %) et le gouvernement se félicite d’un « signal fort » et Roland Lescure réclame fissa un budget pour « maintenir la confiance ». On serait pas mal si côté ménages, ce n’était pas le silence radio : une conso qui chute, l’alimentaire recule de 1 %, le frigo commence à ressembler à une installation d’art conceptuel, les restos et les transports boudés et un taux d’épargne qui stagne à 19 %, ce qui revient à dire : « merci, mais non » Bref, le PIB monte pendant que les Français, eux, gardent leur carte bleue au fond du tiroir.

L’économie n’est pas simple, sauf quand c’est Laurent de Cosmos qui la décortique.

2. L’IA a enrichi 9 hommes pour ruiner notre avenir climatique

Pendant que l’intelligence artificielle « transforme le monde » (comprendre : remplace PowerPoint par des hallucinations automatisées), les 10 personnes les plus riches de la planète ont raflé 500 milliards de dollars en un an. Neuf sur dix sont des barons de la tech (Nvidia, Meta, Google, Microsoft, etc.). Le seul intrus ? Bernard Arnault, preuve qu’on peut encore devenir méga-riche en vendant du cuir et du champagne à 12 000 euros. Mais ce n’est pas tout : pendant que ces gentlemen empilent les milliards, ils explosent aussi le budget carbone mondial. Musk a pris 335 jets privés en 2024, Zuckerberg privatise des morceaux d’îles pour y creuser ses bunkers, et l’IA, elle, consomme toujours plus de terres, d’énergie et d’eau pour entraîner ses modèles. Résultat : les 0,1 % les plus riches émettent 800 kg de CO₂ par jour quand la moitié la plus pauvre du monde plafonne à… 2. Mais non ?

Mathilde Saliou est journaliste et l’autrice de Technoculture, la newsletter qui décortique les effets du numérique sur la planète d’un point de vue féministe.

3. Bruxelles a failli tuer l’innovation européenne

C’est l’histoire d’une réforme européenne qui a failli flinguer un pan entier de l’innovation continentale. Bruxelles voulait centraliser la gestion des brevets essentiels aux normes (Wi-Fi, 5G, Bluetooth…) via un registre unique et un processus de conciliation obligatoire. But officieux : pousser les détenteurs de brevets à baisser les prix. Mais dans un secteur où la créativité repose sur des incitations solides (lire : de l’argent), ça revenait à bricoler un moteur de Formule 1 avec un marteau et une bonne intention. Résultat : levée de boucliers chez les juges, les breveteurs, les industriels… et recul stratégique de la Commission parce que l’Europe, qui exporte bien plus d’innovation qu’elle n’en fabrique localement, risquait tout simplement de se tirer une balle dans le modem. Une leçon à retenir : quand on ne comprend pas comment fonctionne un écosystème, mieux vaut éviter de vouloir le « simplifier » à coups de régulation mal inspirée.

L’actualité européenne comme nulle part ailleurs, c’est sur What’s Up EU que ça se passe.

Le pavé dans la mare de la semaine : et si on essayait la Démocratie ?

La Russie envoie des drones jouer les trouble-fête dans le ciel européen, et pendant ce temps-là, les 27 jouent à “devine qui décide”. Pas de plan, pas de ligne rouge claire, juste une valse de chasseurs à plusieurs millions d’euros pour escorter ou abattre des objets volants, pendant que Bruxelles débat de savoir si un “mur de drones” ne serait pas un poil trop… Maginot.

Le pire, c’est qu’on a déjà vu le film : Moscou provoque, observe, note qui cligne des yeux. Et on sait comment ça finit. Spoiler : mal, si personne ne se décide à réagir sérieusement. Parce qu’à ce rythme, ce sont les pays baltes qui vont trinquer pendant que l’Europe comptera les versions de ses communiqués de presse.

Et voilà que certains, face à l’impuissance collective, murmurent que peut-être, un régime autoritaire, au fond, c’est plus pratique. C’est là que ça devient glissant. Parce qu’on confond la vitesse avec la force, l’autorité avec l’autoritarisme, l’action avec la soumission.

Mais si l’Ukraine nous enseigne une chose, c’est bien celle-ci : une démocratie, même fatiguée, même imparfaite, peut faire front. À condition qu’elle accepte ce qu’elle est : un régime exigeant, inconfortable, instable mais plus humain, moins orienté avions et drones..

Les Voies, par Amandine Rogeon et Alexandra Laffitte, nous éclairent toujours un peu plus sur les questions géopolitiques de notre époque.

On respire grâce à elles. Et elles ?

En partenariat avec Garnier x WWF

Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, une balade en forêt fait toujours du bien. L’air y semble plus pur, les bruits plus doux, le temps plus lent. Mais pourquoi se sent-on si bien entouré d’arbres ?

Parce que les forêts sont bien plus que de simples paysages : ce sont nos alliées du quotidien. Elles filtrent jusqu’à 60 % des particules fines, purifient l’air que nous respirons et apaisent notre esprit. Ce n’est pas tout, nous avons tous une forêt à moins de 10km de chez nous et 30 minutes de marche en forêt suffisent à réduire significativement le stress. Marcher en forêt, c’est respirer mieux, penser mieux, vivre mieux.

Pourtant, si 90 % des Français savent qu’il est essentiel de protéger les forêts, 75 % ignorent encore comment agir concrètement.

C’est pourquoi Garnier s’engage aux côtés du WWF France pour contribuer à la préservation des forêts françaises en sensibilisant le grand public et en soutenant notamment le Programme Nature Impact une initiative menée par le WWF France.

Voici 3 gestes simples pour contribuer à leur bien-être :
🌱 Adoptez au quotidien des gestes respectueux de la nature.
🚶‍♀️ Participez à des marches au profit de la préservation des forêts françaises.
🤝 Devenez bénévole ou soutenez les actions du WWF France.

👉 Ensemble, prenons soin des forêts comme elles prennent soin de nous.

Le mot qui fait l’actu : lumpenprolétariat

Retour du mot préféré de Marx : le lumpenprolétariat, soit les exclus du système, les déclassés, les « trop pauvres pour être exploités ». Et selon une partie de la Silicon Valley, l’IA serait en train d’en fabriquer une version 2.0 : une underclass permanente, coincée tout en bas, remplacée, obsolète à vie.

Les techbros commencent à flipper leur propre dystopie : une caste de “non-remplaçables” d’un côté, une armée de fantômes économiques de l’autre. Résultat : tout le monde panique, se reconvertit, se met au plombier-game, bosse 90h/semaine et joue la survie par la productivité.

Traduction : l’ascenseur social est en panne, mais vous pouvez encore essayer de prendre l’escalier.

L’actu de la tech version trash, c’est sur Tech Trash.

Je déteste les points de suspension

par Clara-Douce

J’ai une haine féroce envers eux et je reprends tous les gens autour de moi qui les utilisent. Pour moi, ce concept de phrase à moitié ouverte, jamais finie, c’est une source de frustration sans nom. Et pendant que je m’énervais contre le 72e sms de ma mère avec des points suspension, ma collègue Alexia m’a envoyé cette excellente étude qui met en avant les différences de ponctuation entre les genres.

Mais au fond, ce qui m’énerve dans la ponctuation, c’est ce que ça dit de nous. C’est indéniable : la manière dont on écrit influe sur la manière dont les autres nous perçoivent. Et c’est particulièrement flagrant chez les femmes. On utilise le mot petit à tout bout de champ : un petit mail, un petit rappel, un petit message. Ces mots minimisent ce qu’on dit, comme si on s’excusait d’exister. Autrement dit, on parle avec précaution, là où d’autres parlent avec conviction.

On écrit aussi avec des détours : “je me demandais si…”, “peut-être qu’on pourrait…” pour ne pas paraître trop exigeantes ou autoritaires. Parce qu’on a intégré, depuis toujours, que la fermeté pouvait passer pour de l’agressivité.

La suite de cette tribune est à lire sur la Newsletter de “C’est qui la Boss ?” de Clara-Douce

Instant gamberge : Acheter responsable ou acheter sans culpabiliser ?

Passer à l’électrique ? Évidemment. C’est bien, c’est vert, c’est dans le sens de l’histoire. Et puis au moment de signer, ça déraille : Elon Musk, ses tweets, ses lubies martiennes.

Les européennes ? À six chiffres, pour traverser la Bretagne.
Les chinoises ? Brillantes, mais avec une arrière-pensée géopolitique dans le coffre.

Tout le monde y va de son dilemme. Car aujourd’hui, on n’achète plus juste un objet : on prend position. Pour ou contre la planète, pour ou contre l’industrie locale, pour ou contre son propre confort.

C’est la morale en rayon, la géopolitique au leasing et le crédit à 72 mois pour enrober l’angoisse.

Et quand les États démissionnent, c’est le consommateur qui régule. Seul, et sans boussole.
Alors on tâtonne et on cherche une cohérence entre ses valeurs, son banquier et son voisin de palier.

Mais à la fin, on achète. Pas toujours ce qu’on voulait, rarement ce qu’on rêvait. On achète ce qu’on peut défendre à l’apéro, sans trop baisser les yeux. Et c’est pas si mal.

Ce texte de Mathieu Stefani met des mots sur ce moment de flou au fond du ventre au moment de valider le panier.

La recommandation qu’il vous fallait : un robot qui vous aide à ranger (mais très mal)

source de l’image : https://www.1x.tech/neo

Vous rêviez d’un robot qui fait tout à votre place ? Voilà NEO : 1m65 de tissu rembourré, 30 kg de bonne volonté et à peu près aucune efficacité. Il range deux verres en cinq minutes, marche comme un Sims bourré et, pour les gestes un peu complexes (plier un pull, ouvrir un placard), c’est un humain en VR qui le pilote à distance.

Pour la modique somme de 20.000 dollars (ou 500 €/mois), vous pouvez donc payer quelqu’un pour faire semblant de faire votre ménage à travers un costume mou. Mais attention : la vraie valeur n’est pas dans le service. C’est dans vos données. En gros, vous payez pour entraîner l’IA domestique de demain. Votre cuisine devient une salle de sport pour algorithmes, et votre intimité, une variable d’apprentissage.

Le génie de l’opération ? Ne plus promettre la perfection, mais vendre l’imperfection comme vision. Un produit pas fini ? Non : un produit qui apprend. Lentement. À vos dépens.

Pour en savoir plus, lisez Hupster.

À hyper vite dans HyperTextes.

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Par Kessel -

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