🔗 Amour, Artisans CSP+ et Zucman

Cette semaine, on vous raconte comment les consultants rêvent de devenir boulangers, que personne en Europe (à part Zelensky) ne sait quoi faire des avoirs russes gelés et comment certains héroïsent trop les personnes handicapées. Lisez néanmoins jusqu’à la fin pour tester l'amour de votre partenaire. À dans cinq minutes ! 👀

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7 min ⋅ 31/10/2025

L’artisanat est-il devenu le hobby des CSP+ en quête de frisson ?

via Séverine Bavon

C’est la belle histoire du jour : des ex-chefs de projet en burn-out troquent leurs slides et passent un CAP boulangerie, ouvrent une boutique couleur terracotta avec un logo en Bebas Neue, et hop, réconcilient enfin la France avec le travail manuel et son prestige.

Spoiler : c’est non.

Ce qu’on observe surtout, c’est une gentrification artisanale, à savoir des diplômés chics qui arrivent avec chômage + rupture co + capital culturel, importent leur DA et leur storytelling du tertiaire, “la quête de sens”, “l’anoblissement du vulgaire”, la “boulangerie expérientielle”, on en passe et pas des meilleures. Pendant qu’ils “créent une pyramide olfactive” pour la merguez, les vrais artisans, eux, continuent à bosser sans micro ni branding. Cette gentrification artisanale ne revalorise pas les métiers manuels, elle les met à distance. Les reconvertis s’identifient entre eux, pas aux ouvriers du coin. Bah oui, on ne va quand même pas fréquenter le boulanger à l’angle de la rue, en marcel clope au bec.

Arrêtons donc de nous mentir, l’artisanat n’est pas redevenu populaire : il a juste été esthétisé, transformé en miroir moral pour cadres épuisés.

Résultat : ça crée de jolies poches d’entre-soi, pas une revalorisation globale. Et pendant qu’on romantise l’atelier-boutique qui fait aussi galerie et kombucha, les gamins orientés en CAP par défaut continuent, eux, à se prendre le mépris de plein fouet. La France ne manque donc pas d’artisans… elle manque de cesser de croire que l’artisanat n’est digne d’intérêt que quand il sent le levain bio et le storytelling.

Mais ça, c’est Séverine Bavon qui en parle le mieux dans sa dernière édition de “CDLT”.

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3 choses sur lesquelles réfléchir si vous souhaitez vous évader fiscalement à savoir cette semaine

1. Les ultra-riches vont-ils devoir aimer la France un poil plus longtemps ?

Le man of ze year est back dans les bacs. L’économiste Gabriel Zucman est de nouveau au cœur des discussions. Pourquoi ? Sa volonté de retenir les ultra-riches par le col du costume avec un “bouclier anti-exit fiscal”. L’idée : si tu fais fortune en France, tu ne files pas à Dubaï ou Genève sans laisser un petit pourboire. Le dispositif maintiendrait les plus riches dans le champ de l’impôt pendant 5 à 10 ans après leur départ. En parallèle, Zucman relance sa fameuse “taxe Zucman” : 2 % annuels sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros. Les ultra-riches crient à la punition, les socialistes trouvent ça trop doux et tout le monde prétend vouloir “préserver l’attractivité du pays”. Rassurez-vous néanmoins, les jets privés continuent de décoller sans problème et la fiscalité française reste un excellent sujet de dîner pour ceux qui n’y paient plus leurs impôts.

L’économie n’est pas simple, sauf quand c’est Laurent de Cosmos qui la décortique.

2. Et sinon, on fait quoi des avoirs russes gelés ?

Deux cents milliards d’euros d’avoirs russes roupillent dans les coffres européens, dont la quasi-totalité en Belgique. Zelensky réclame qu’on arrête de compter les centimes et qu’on tape dans le tas pour financer la défense ukrainienne. Mais Bart De Wever, Premier ministre flamand, joue les épargnants prudents : “Si on pique l’argent de Poutine, il piquera le nôtre.” On se contente donc pour l’instant des intérêts, à peine trois milliards par an, soit l’équivalent d’un mois de munitions. Résultat, Bruxelles fait ce qu’elle sait faire de mieux : des réunions et des phrases au conditionnel. Ursula von der Leyen planche quand même sur un “compromis” avant la fin de l’année, pendant que les milliards, eux, continuent de fructifier sagement. Rassurez-vous, vous n’en verrez jamais la couleur et on ne doute pas un instant qu’ils seront utilisés à très bon escient.

La géopolitique et ses mystères, c’est la newsletter “L’envers du globe” de Thierry Arnaud qui en parle le mieux.

3. Le dollar tousse et l’Or bondit

Cinquante ans après son divorce avec le dollar, le métal jaune refait surface en rockstar financière : 4000 $ l’once, record absolu. Depuis que les avoirs russes ont été gelés, les pays émergents ont compris la leçon : mieux vaut un lingot dans un coffre qu’un bon du Trésor sous sanctions. Résultat, la Chine, la Turquie ou la Pologne achètent de l’or à la pelle, pendant que les taux réels chutent et que les dettes occidentales montent en flèche. L’or, lui, ne fait jamais défaut, ne dépend de personne et ne reçoit aucun coup de fil de la Maison-Blanche. Conséquence : les banques centrales détiennent désormais plus d’or que de bons du Trésor américain, une première depuis 1996. La dédollarisation avance, doucement mais sûrement. Rien d’apocalyptique, plutôt un retour à l’ordre naturel des choses : quand le roi dollar s’enrhume, c’est l’or qui reprend le trône. Pendant ce temps, rassurez-vous, votre Livret A reste à 2,4 % et vos cryptos ne valent toujours rien. Parfois, la vraie performance, c’est d’y croire encore.

L’économie bien renseignée est à retrouver chaque semaine sur “Filite”, la newsletter de Jerome Vialla

Le pavé dans la mare de la semaine : la guerre des ego a remplacé la guerre des idées

On a longtemps cru que le débat servait à confronter les points de vue. Aujourd’hui, il sert surtout à comparer les micros. Les “plateaux” sont devenus des arènes, les “chroniqueurs” des gladiateurs sous amphétamines, et le désaccord, une performance scénique.

Résultat, tout le monde s’écoute parler, et le pire c’est que tout le monde a l’air de trouver ça normal.

Le numérique devait libérer la parole, il a juste démocratisé le monologue et agrandi la loge des narcissiques. Chacun parle depuis sa bulle, convaincu que son opinion mérite un générique. Les faits ? Optionnels. L’écoute ? Has been. On ne débat plus, on s’épanche en 60 images par seconde. Et quand un média a le malheur d’essayer de recréer un vrai échange, on l’accuse de mollesse à une époque où crier est devenu une preuve de sincérité.

L’espace public ressemble à une conversation de groupe WhatsApp où personne ne lit les messages des autres. Mais tant qu’on parle, on existe.

C’est tout l’objet de cette étude de François Defossez, pour la newsletter “Mediarama”.

On respire grâce à elles. Et elles ?

On le sait, les forêts sont les poumons verts de notre planète. Représentant un tiers du territoire national, elles abritent près de 1500 espèces végétales et filtrent jusqu’à 60% des particules fines présentes dans l’air, nous permettant ainsi de mieux respirer. Les forêts réduisent non seulement la pollution mais améliorent aussi notre santé. 

La vraie question est : qui prend soin d’elles ? Bien que 90 % des Français reconnaissent l’importance de les protéger, 75 % ignorent comment le faire.

C’est justement la mission que s’est donnée Garnier, en s’engageant auprès du WWF France afin de soutenir des actions en faveur de la préservation de 50 000 hectares via notamment le Programme Nature Impact.

Comment pouvez-VOUS agir ? Garnier et WWF France vous donnent trois clés :  

  • Se former aux gestes simples pour préserver les forêts françaises disponibles via des ateliers en physique et une plateforme en ligne bientôt disponible.

  • Participer à des événements caritatifs comme des marches et courses à pied

  • S’engager en tant que bénévole près de chez vous

Elles vous font respirer … et vous, êtes-vous prêts à leur redonner un peu de souffle ? 

👉 👉 👉 Mobilisez-vous et retrouvez toutes les actions.👈 👈 👈

Le mot qui fait l’actu : couronne

Non, pas celle qu’on obtient après avoir eu la fève. Vous le savez certainement, sauf si vous avez passé la semaine dans un bunker (ce qui nous étonnerait quand même), huit joyaux de la Couronne se sont volatilisés au Louvre, façon casse feutré dans la galerie d’Apollon.

Plus que le casse en lui-même, et alors qu’on n’est pas encore sûr sûr de l’identité des gredins qui ont fait chialer Chalençon (oh zut alors), c’est la réaction du nouveau ministre de l’Intérieur qui a aussi brillé en déplorant la “sécurisation défaillante” de nos musées. Dans le métier, on dirait qu’il a lancé un joli appel d’air aux apprentis Lupin. Ceci étant dit, pendant que la France rêve de retrouver ses bijoux de famille, les Américains manifestent pour éviter de coiffer Donald 1er d’une couronne. Décidément, l’époque aime remettre les rois au goût du jour, d’une façon ou d’une autre.

Pour tout comprendre des mots qui nous entourent et que vous ne connaissez certainement pas, lisez AZERTY d’Anne Debrienne.

"Tellement inspirant" ou l'héroïsation (bienveillante mais un poil toxique) des personnes handicapées.

par Charlotte de Vilmorin

Quand le handicap devient un spectacle

Prenons un exemple concret, presque caricatural :

Une vidéo virale sur LinkedIn (mon réseau social préféré, premier degré) montre un jeune homme sans jambes qui escalade une montagne avec des prothèses. Musique épique, ralentis dramatiques, voix off émue : « Malgré son handicap, il a réalisé l’impossible ! ».

Réaction de Walid : « Waouh, ça me donne envie de me battre dans ma vie ! » → Partage massif sur les réseaux avec le hashtag #NoExcuses.

Réaction réelle de l’alpiniste en question (si on lui demandait) : « Oui, c’était dur. Je l’ai fait pour moi, et pas pour toi. Et merci en vrai j’aimerais bien qu’on parle aussi des 10 marches sans rampe qui m’ont empêché d’aller au cinéma hier. »

Pourquoi cette scène est problématique ? 3 raisons. 

👉 Le cadre narratif : La vidéo est montée pour susciter l’émotion, pas pour informer. On voit l’exploit, pas les obstacles quotidiens.

👉 Le public cible : Le message n’est pas destiné aux personnes handicapées, mais aux valides (« Si lui il y arrive… »). Et d’ailleurs c’est très probablement une personne valide qui a monté cette vidéo en orientant le message. Donc c’est un regard de valide, sur un handi, pour les valides.

👉 L’effacement du politique : Le handicap est présenté comme un défi individuel, pas comme le résultat d’une société mal conçue. Et ça c’est le piège absolu ! De mon point de vue, le plus important.

Personnellement, ça m’arrive assez souvent. Non pas que j’escalade des montagnes, mais dans mon rapport à mon travail. Régulièrement, en tant qu’entrepreneure, je prends la parole pour parler de mon entreprise. Et régulièrement, quelqu’un finit par me dire avec les yeux brillants : « Vous êtes une source d’inspiration pour nous tous. » Mais je n’étais pas là pour ça. J’étais là pour parler de mobilité, d’industrie, de business plan, de droits. Pas pour être une muse de la résilience.

Entendons-nous bien parce que je ne veux pas passer pour l’ingrate de service non plus (les handis ont déjà suffisamment la réputation d’être des gros râleurs quand ils ne sont pas des héros). 

Je sais que cette réaction est bienveillante. Je n’en veux pas à la personne. Pour être honnête, quelque part, ça me fait plaisir, ça flatte mon égo parce qu’évidemment j’aime bien être admirée, comme tout le monde. Mais ce que je dis, c’est que cette réaction, toute bienveillante qu’elle est, s’avère néanmoins problématique, parce qu’elle repose sur un biais. Et je propose juste qu’on questionne la mécanique du bousin.

La suite de l’analyse est à lire sur Walidlevalide, la superbe newsletter de Charlotte de Vilmorin qui nous questionne sur nos rapports au handicap.

Instant gamberge : le couple online est-il devenu un film d’horreur ?

Plus effrayant qu’un fantôme à Halloween ? Afficher son mec sur Instagram. Oui, en 2025, il semblerait que l’hétérosexualité soit devenue la nouvelle légende urbaine. Dans la dernière édition de sa newsletter “Je peux l’essayer en L?”, Coumbis Hope Lowie part d’un article du British Vogue aussi drôle que déprimant : aimer un homme publiquement serait devenu embarrassant. Et quand on voit l’état du marché, difficile de lui donner tort. Les femmes ne veulent plus risquer l’humiliation publique à cause d’un partenaire qui tweete comme un troll ou like des vidéos de “coachs en virilité”.

Ce qu’il y a de fascinant dans cette génération, c’est qu’elle ne fuit pas l’amour, elle fuit la honte. L’amour n’est plus un trophée, c’est une prise de risque en communication de crise. Alors, pendant que les hommes cherchent des meufs “naturelles mais apprêtées”, les femmes apprennent à s’aimer sans témoin, à savourer le célibat comme un privilège, et à flouter les visages masculins sur les photos. Parce qu’en 2025, le vrai courage n’est plus de poster son couple, mais de ne pas en avoir honte.

Et puis… en BIG 2025, le métissage continue d’étonner les esprits plus vite que les algorithmes. Comme quoi, on peut envoyer des drones un peu partout mais pas encore concevoir qu’un bébé métis puisse avoir la peau claire. Bref, aimer, c’est toujours politique, surtout quand ton amour ne rentre pas dans les cases, ni dans la timeline.

La recommandation qu’il vous fallait : parler d’oiseau pour tester l’amour

Ce week-end, tentez l’expérience : dites à votre moitié « J’ai vu un oiseau ». Rien de plus. Attendez sa réaction. S’il vous demande la couleur des plumes ou l’espèce du volatile, tout va bien, vous vivez un amour attentif. S’il ne bronche pas, désolé, mais votre couple bat peut-être de l’aile. C’est le principe de la « bird theory », concept TikTok ressuscité des travaux très sérieux des époux Gottman, psychologues américains obsédés par les « bids for connection », ces micro-gestes d’attention qui prédisent la solidité d’un couple.

Moralité : l’amour, ce n’est pas un grand geste, c’est une question d’oiseau. Et si votre partenaire s’en fout, pas grave : le ciel est vaste, il y en aura d’autres.

Et sinon, beaucoup de conseils tech pour tester votre amour cette semaine sur Tech Trash.

À hyper vite dans HyperTextes.

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Par Kessel -

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