🔗 Facture salée, Italie et Beauté objective

Cette semaine, on vous raconte comment la France essaye de rester la France aux yeux du monde, que le Pape n'est pas content et que manger comme on veut, c'est pas si mal. Lisez jusqu’à la fin pour vous déconnecter des réseaux sociaux. À dans quatre minutes ! 👀

🔗 HyperTextes
5 min ⋅ 10/10/2025

Peut-on encore “briller à l’international” quand on n’éclaire plus personne chez soi ?

via THIERRY ARNAUD

Sur le papier, on est là, toujours là.

Emmanuel Macron continue d’aligner les poignées de main et les grandes phrases comme un illusionniste en fin de carrière. Il reçoit des princes pendant que son royaume brûle, parle d’unité européenne pendant que son pays s’invente des conflits tous les quinze jours. Vu de l’’étranger, on applaudit poliment, un peu comme on félicite un violoniste qui s’obstine à jouer sa partition sur un paquebot qui vient de dire bonjour à un iceberg.

Le constat est implacable : la diplomatie française marche encore, mais à vide. Elle tient grâce à la gestuelle, aux symboles, à cette vieille idée que la France a quelque chose à dire au monde même quand elle ne s’écoute plus elle-même. Au fond, nous restons fidèles à ce que nous sommes : brillants à l’extérieur, capables de leader la résistance européenne face à la Russie et ingérables à domicile.
Punch above its weight”, disent les Anglo-Saxons. Sauf qu’à force de boxer au-dessus de sa catégorie, la France s’est donné un uppercut diplomatique : elle titube avec élégance, persuadée qu’on l’admire encore.

Le Président solitaire voulait jouer les arbitres du globe ; il se retrouve finalement avant tout spectateur de son propre chaos. Et seul au milieu de tous.

Pour mesurer comment la France, à force de se rêver phare du monde, risque de finir veilleuse de chevet de l’Europe, lisez la chronique de Thierry Arnaud dans l’Envers du globe.

3 choses qui vous prendront moins de temps qu’un poste de Ministre sous Sébastien Lecornu à savoir cette semaine

1. Paris 2024 : vers un nouveau record de la dépense

Promis, juré, Paris 2024 devait booster l’économie et relancer le pays. Résultat, 6,6 milliards d’euros envolés, 0,07 point de PIB gagné, et des touristes partis voir ailleurs si on y était. La Cour des comptes vient de poser le podium : effet économique marginal, retombées fiscales invisibles et facture sucrée salée. Entre le rapport « optimiste » de Limoges (financé par Paris 2024, ça ne s’invente pas) et la réalité post-flamme olympique, la France redécouvre que la passion du sport coûte parfois plus cher qu’un abonnement à Basic-Fit. À ce rythme-là, on se demande si les Jeux d’hiver 2030 ne seront pas sponsorisés directement par le Trésor public.

La French touch, c’est un Art de vivre que la newsletter Hexagone décortique avec brio.

2. Le Pape en a gros et veut mettre la pression sur l’écologie

Léon XIV a trouvé sa nouvelle croisade : la planète. À un mois de la COP 30, le Saint-Père a exhorté les fidèles à “mettre la pression sur les gouvernements” pour sauver ce qu’il reste du climat. À la fin de son discours, il a béni un morceau de glace du Groenland, joli geste symbolique, même si, à ce rythme-là, il finira par bénir une flaque. Dix ans après Laudato si, le Vatican semble vouloir redevenir un acteur majeur du GIEC moral pendant que les États prient pour leurs lobbys et Rome pour leurs péchés.
Après, si tout doit cramer, on imagine que le Pape aura déjà prévu l’encens.

Pour comprendre les enjeux de notre planète, lisez la newsletter d’Hugo Clément

3. L’Italie en mode triple A (Amour, Astuce et Arnaque ?)

Pendant que la France se fait taper sur les doigts par Fitch, l’Italie s’offre une standing ovation : note relevée, déficit maîtrisé, taux d’emprunt plus sexy que ceux de Paris. Meloni parade, le Trésor sourit, et Bruxelles applaudit sans trop savoir pourquoi. Trois ans après son arrivée au pouvoir, la Principessa du déficit a trouvé la recette : un zeste de rigueur, une pincée de communication et une montagne d’aides européennes. Mais derrière le rideau budgétaire, c’est moins glam’. Les salaires sont restés bloqués depuis 2008, la productivité roupille et huit millions d’Italiens vivent sous le seuil de pauvreté pendant que les retraités financent les fins de mois de leurs enfants. L’Italie s’en sort, oui, mais à coups de bricolages comptables et d’un plan de relance qui s’évapore l’an prochain. Alors on félicite Rome pour ses 3 % comme on féliciterait un élève qui a recopié sur son voisin : le résultat est propre, mais on sait très bien qu’il n’a rien compris à l’exercice.

L’économie a un incroyable talent, c’est la newsletter de Cosmos Finance qu’il faut lire absolument pour se dire que c’est pas beaucoup mieux ailleurs finalement.

🍽 Le Paradoxe de l’Abondance : ce que cache vraiment votre assiette.

Hugo Clément, journaliste et militant suivi par 1,6 million de personnes, signe une bande dessinée ludique, passionnante et engagée sur l’industrialisation de l’agriculture, un sujet de santé qui nous concerne toutes et tous. Avec Vincent Ravalec au scénario et Dominique Mermoux au dessin (Le Théorème de Vaquita), il mêle enquêtes, rencontres avec des agriculteurs et entretiens avec des scientifiques pour nous raconter l’histoire de l’agriculture et de son industrialisation.

Ce qui aurait pu être un simple constat devient un vrai guide : des pistes concrètes pour manger mieux, durablement, et découvrir des initiatives inspirantes qui montrent qu’un autre modèle est possible.

📅 À vos agendas : à retrouver en librairie dès maintenant

📖 En exclusivité, feuilletez les premières pages dès maintenant et plongez dans cette enquête dessinée qui éveille autant qu’elle informe !

En partenariat avec Editions Dargaud

La gamberge de la semaine

Addiction aux réseaux sociaux ? C'est comment qu'on freine ?

par Hupster

“De quoi on parle ?

De l’addiction générale aux réseaux sociaux et de la manière d’en sortir. Commençons par un premier élément intéressant sur la réalité de la situation. Ou du moins ce qu’on peut en savoir car le problème dans cette histoire, c’est que nous manquons de données pour juger de la gravité ou non de la situation.

L’interrogation, voire la surprise du moment, c’est que selon une étude de GWI pour le Financial Times, le temps moyen passé sur les réseaux aurait culminé en 2022 avant de baisser de 10 % à fin 2024, surtout chez les jeunes. Un phénomène mondial… sauf en Amérique du Nord.

Pour quelles raisons ? L’affaire est mystérieuse et laisse plus de questions que de réponses… Overdose de « nourriture ultra-transformée » numérique, pauvre en valeur informative mais riche en dopamine ? Refus du phénomème d’« enshittification » décrit par Cory Doctorow avec des plateformes obsédées par la captation du regard plutôt que par le lien social ? Existence d’un plafond d’usage atteint ? D’une concurrence des agents conversationnels ?

On sait quoi sur le phénomène d’addiction ?

On en sait pas assez, c’est sûr. Mais le Washington Post vient de publier une enquête sur la manière dont TikTok parvient à faire scroller ses utilisateurs pendant des heures, à partir d’une étude qui repose sur 15 millions de vidéos visionnées sur six mois.
Cliquez ici pour en découvrir les principaux enseignements sur la newsletter d’Hupster.

Tous Offline, vraiment ?

Du côté des amis de Tech Trash, on se met à rêver d’un monde déconnecté et récalcitrant aux tous puissants algos. Stylos, montres à aiguilles, clubs déconnectés : le rétro est devenu un acte de résistance. Le Danemark veut bannir les réseaux aux moins de 15 ans, le Japon limite les smartphones à deux heures par jour, et une candidate américaine fait campagne sans TikTok ni Insta parce que, paraît-il, « la démocratie fonctionne mieux hors ligne ». On a envie d’y voir le début d’un monde sans notifs… la peur d’une dernière tendance à liker existe néanmoins. Avant de tout désinstaller ?

Retrouvez l’article de Tech Trash sur le sujet ici.

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Du côté de chez vous, quel est votre rapport aux réseaux ?

Et sinon, êtes-vous objectivement belle ?

C’est la question qu’on ne devrait plus lire en 2025, et pourtant. Entre deux vidéos de recettes à base de tofu et trois influenceuses cryo-massées à Dubaï, une jeune femme a lâché ça sur TikTok, sans filtre, sans second degré. Et ça a serre le cœur de Coumbis Hope Lowie, parce que même après vingt ans de body positivité sponsorisée par Dove, certaines grandissent encore persuadées qu’elles ne rentreront jamais dans le cadre littéralement.

Le pire, c’est que rien n’a changé : les algorithmes ont juste remplacé les magazines féminins, mais la norme reste la même, blanche, fine, symétrique et surtout rentable. Alors oui, les petites filles noires rêvent toujours d’être Ariel, sauf qu’elles n’ont pas le bon teint Pantone. Et c’est peut-être ça, la tragédie moderne : un monde qui célèbre la diversité en HD mais continue d’aimer les visages calibrés pour la caméra frontale.

Heureusement, certaines refusent encore le script. Elles s’aiment à contre-courant, se déclarent solaires dans un monde qui leur préfère les reflets bleus d’un iPhone. Parce qu’il faut bien un peu de narcissisme pour survivre à la violence des standards.

Et à défaut d’être “objectivement belles”, elles deviennent quelque chose de beaucoup plus rare : des preuves vivantes que la beauté, la vraie, commence là où finit l’algorithme.

La chronique qui fait du bien est à retrouver sur “Je peux l’essayer en L”. Et c’est recommandé.

La recommandation qu’il vous fallait : manger ce que bon vous semble

Longtemps, on a appris aux femmes à s’effacer — d’abord sur les photos, puis dans leurs assiettes. On leur a vendu la maîtrise comme vertu, la faim comme faute, le ventre plat comme condition du bonheur. Dans Mangeuses, Lauren Malka démonte ce mensonge ancestral avec la précision d’une archéologue et la rage d’une affamée. D’Ève à Instagram, l’histoire est la même : on ne pardonne pas aux femmes d’avoir de l’appétit, pour la vie comme pour le reste.

Aujourd’hui encore, les corps féminins se négocient au pixel près sur les réseaux, calibrés entre diètes keto et filtres flat tummy. Mais la faim, écrit Malka, n’est pas un vice : c’est une preuve de vie. Une insurrection douce contre les injonctions, une manière d’occuper l’espace, celui de la table, du monde, et du récit.

👉 La newsletter de Curiosity par Clémence Buisson est à lire ici si vous avez faim de vie

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Par Kessel -

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