De Carpe diem à Yolo, on a toujours mis un point d’honneur à saisir l’instant présent, pour vivre maintenant. Mais comment cela se traduit-il à l’heure de l’éco-anxiété, de la désinformation, de la cacophonie politique et de la perte de repères ?
Les auteurs et autrices Kessel sont journalistes, artistes, activistes... Chacun et chacune avec leur plume, ils oeuvrent à transformer la société, jour après jour. Avec eux et pour les remercier, on lance l’édition spéciale “Plus tard il sera trop tard. Notre vie c’est maintenant.” inspirée par le poème Embrasse-moi de Jacques Prévert.
Jusqu’à vendredi, nous relayons leurs textes ici, sur Kessel et sur nos réseaux sociaux.
Plus tard il sera trop tard pour écrire le futur
Alors même que nous traversons une époque inquiète voire fataliste où tous les voyants sont au rouge, la réflexion semble s’être déplacée. Il ne s’agit plus simplement d’imaginer ce que la science peut faire pour nous sauver d’un épuisement annoncé des richesses naturelles mais aussi de prendre du recul pour questionner l’acte même de manger et ce qu’il dit de notre humanité.
Léonard Desbrières, Plus tard il sera trop tard pour écrire le futur.
Talentueux critique littéraire, Léonard a choisi le thème de la science-fiction car quel autre courant littéraire conjugue aussi bien tous les temps ? De l’utopie à la dystopie, chacun de ces oeuvres est une épreuve psychologique faisant ressortir nos peurs et inquiétudes les plus profondes, et nos instincts les plus primaires.
En analysant différents chefs-d’oeuvre en la matière, Léonard aborde la source d’inquiétude originelle, celle qui nous suit peu importent les époques et les dimensions : la nourriture.
Plus tard il sera trop tard pour regretter
Là où j’ai toujours adoré la spontanéité, je peine à profiter pleinement de l’instant présent sans planifier l’après. Si l’on décrypte, il m’est compliqué d’aller au restaurant sans réserver, de ne pas savoir où je vais le weekend prochain ou de dormir chez lui ce soir si je n’ai pas au moins culotte et brosse à dent.
Margaux Rouche, Plus tard il sera trop tard pour regretter.
Journaliste passée chez Paulette, Margaux est aussi autrice. Véritable Curry Bradshaw au mille et unes anecdotes loufoques, elle raconte dans sa fraîchement parue newsletter Thirties son passage du cap de la trentaine. Vous n’allez pas être déçus.
Avec un mot d’ordre qui raisonne particulièrement ici : la recherche du lâcher prise. Facile à dire. Comment prendre des big decisions sans se poser trop de questions. Ou pour le dire autrement, comment appliquer ce fameux YOLO au quotidien pour se dire plus souvent : “J’y vais mais j’ai peur” que “J’ai eu peur d’y aller” ?
Plus tard il sera trop tard pour elles
Soudain, mes yeux, dressés à encaisser le décompte des féminicides, s’arrêtent sur cette information : Une femme de 44 ans est décédée sous les coups de son conjoint. Quelques heures avant le drame, la police était intervenue au domicile du couple après un coup de fil passé par les voisins inquiets. Elle est le 31ème féminicide de 2024 et sa mort remonte au 26 février.
Laura Isaaz, Demain il sera trop tard pour elles.
D’abord journaliste chez ELLE et longtemps autoproclamée “parisienne du Pays Basque”, Laura a finalement retrouvé son Sud adoré. C’est de là qu’elle écrit semaine après semaine la newsletter Les Murs dans laquelle elle couche des mots doux, des mots parfois amers, mais toujours sincères.
Là encore, elle signe un article à coeur ouvert. En tant que femme et maman, elle se demande à combien de drames il faudra encore assister pour enfin réagir à temps, quand le coeur est encore battant.
“Plus tard il sera trop tard. Notre vie c’est maintenant.”
Jacques Prévert dans Embrasse-moi
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Plus tard il sera trop tard pour ...
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À pas plus tard que demain